A table ! Tu ne manges pas …

Étonnant banquet ! À midi trente, il faut manger,

chercher un coin, n’importe où, choisir l’endroit où s’installer et profiter de ce moment, pourvu que nous puissions trouver de quoi nous mettre sous la dent.
Je n’ai pas l’estomac dans les talons, tout au plus le moral dans les chaussettes. La course d’obstacles de midi a déjà pris une tournure qui ne m’enchante guère.

Les enfants choisissent. Ce seront des sandwichs ou rien, un semblant de bouteille vendue pour ses bulles, un dessert liquide dans un emballage coloré et bouffi et pour moi, le présage de multiples cartons et plastiques à jeter.      images

Mais la gymnastique du déballage par les yeux et les mains est l’indispensable mise en jambe de l’estomac, pour nous ouvrir l’appétit assure les fondus de marketing de l’industrie alimentaire.

Les midis se suivent et ne se ressemblent jamais.

Pourtant je suis parmi des milliers de mes semblables et comme tous, stoppé par l’horloge biologique. Me voilà donc à errer entre midis et deux, selon l’expression consacrée, au milieu de vastes couloirs de victuailles, dans un quelconque commerce bardé de superlatifs, à chercher ce que le corps réclame quand la tête vague à l’âme, à monter dans la voiture,  à rouler cent mètres … et puis non! plutôt trois cents mètres … ou bien encore là-bas, vers un coin de verdure, près d’un arbre, pour manger en paix, mastiquer malproprement, manger mal mais en rustre solitaire, dans la jungle désertée de midi quand beaucoup de gens sont tapis.

Et nous sommes là,  à deviser, assis sur un coin de capot, une pierre, un mur. Enfin sur n’importe quoi,  pourvu que sur ce fichu parking,  je puisse trouver un peu d’ombre et de quoi jeter les détritus. Cela s’appelle manger sur le pouce.
Eh bien moi… j’aime mon pouce!

                                        

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