Crime en blanc

Voilà la neige et son refrain de glissades et de tôles froissées,

de nez froids et de grattoirs, de pelles et de sel jeté à la volée, par tous les habitants du quartier, tous fumeurs pour l’occasion. Les embouteillages sont sur les routes des amas de voitures silencieuses,  portant peignoirs et pantoufles, tant le blanc ralentit les siphons. Chacun dort à son volant, blotti dans son intérieur chaud surmonté d’une capeline blanche.  Même les poubelles sont ravissantes, ornées de tulle cristallin collé par le vent du nord et rehaussées d’un couvre chef, carré de meringue épaisse à l’abri des rongeurs divers.

Et la neige tombe sur l’asphalte bleu. Les bottes font un frémissant craquement feutré, à chacune de mes enjambées.

C’est le seul moment policier où l’impression d’être suivi par ses pas fait sourire, le seul temps du reste, où on laissera tous une trace  derrière nous, sans que ce soit un sujet triste.

images (2)images (3)

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *